L’application ChatGPT est-elle un danger pour le monde du travail ?

ChatGPT est une application de traitement de langage humain! Ses réponses ne sont pas calculées en mesurant simplement la distance entre les questions afin de répondre à celles-ci. Cette application utilise des modèles de langage et des techniques de Deep Learning pour générer des réponses qui sont plus sophistiquées que celles que l’on peut trouver via Google (génération actuelle). En gros, quelqu’un qui sait utiliser Google de manière optimale aujourd’hui est capable de trouver les mêmes réponses 20 fois moins rapidement et moins précises que cette application !

Pour l’anecdote, dans les années 80-90, à l’arrivée des BBS et de Compuserve, j’ai vu ma productivité augmenter de deux. À l’arrivée de Google, elle a augmenté de manière significative. Dans les années 80-90, je consommais plus de deux livres techniques par mois, d’une moyenne de 500 pages chacun. En 2000, ma consommation est descendue à un livre tous les deux mois ! Et à ce jour, un livre par an s’il n’existe pas en version électronique (ce qui n’est pas mauvais pour la planète)!

Aujourd’hui, avec l’arrivée de ChatGPT, je ne me consacre plus qu’à l’essentiel, c’est-à-dire que je n’essaie plus de maîtriser le savoir des autres; ChatGPT est là pour ça. Je peux consacrer plus de temps à être créatif, que ce soit en ingénierie, en art ou même en philosophie. Mais attention, vous aurez toujours à juger des réponses générées, dans les calculs par exemple. Même si vous avez l’impression que cette IA sait additionner deux nombres, elle ne fait que répondre par ce qu’elle a lu quelque part, car l’application est écrite ainsi !

Tout ceci grâce aux NLP (Natural Language Processing), déjà largement utilisés par Google et d’autres chatbots basiques, aux GPT (Generative Pre-trained Transformer), qui constituent la base actuelle et future de nos outils informatiques de tous les jours.

Alors, y a-t-il un danger ? Si faire plus vite ce que nous faisions auparavant représente un danger, alors oui. Étais-je un danger pour avoir utilisé les outils qui étaient à ma disposition ? Je me rappelle avoir remplacé une équipe de plusieurs ingénieurs chez EIA dans les années 80 pour le développement du projet du viaduc de BÉEZ ! Étais-je meilleure qu’eux ? Certainement pas, mais j’avais parfaitement compris comment profiter de cette aubaine qui s’ouvrait à moi, de manière très peu académique, mais efficace ! Je n’avais jamais touché à un automate avant ça, jamais entendu parler de SCADA non plus, pourtant ce projet est devenu un petit succès qui a été nommé comme unique en Europe.

Pour revenir à cette question : y a-t-il danger ? Non, j’ai fait le job et ça a permis de sauver plusieurs vies sur ce foutu viaduc considéré comme l’un des plus dangereux par temps de brouillard ! Oui, c’est vrai, au détriment d’autres ingénieurs, je l’avoue.

De nos jours, ce danger est limité du fait que de plus en plus d’entreprises ont du mal à trouver des ressources dites intellectuelles et c’est à nous aussi de trouver comment intégrer ces outils comme je l’ai fait tout au long de ma carrière.

Et pour épiloguer, est-ce que publier la recette du pain représente-t-il un danger pour les boulangers ? Clairement non ! Sauf si…

En fin de compte, il est important de trouver un équilibre entre l’utilisation de ces outils pour améliorer la productivité et l’efficacité, tout en restant conscients des implications éthiques et des limites de ces technologies.

Gabriel

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